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Tag - Petit Palais

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mardi 16 août 2011

De Père en Fille


1962, le jeune Yves St Laurent prépare sa première collection de mode.
Le photographe Pierre Boulat couvre les débuts d'un grand nom de la mode.

Yves St Laurent. Préparation de la première collection sous son nom. Essayage, Paris 1962. Pierre Boulat / Association Pierre & Alexandra Boulat
Yves St Laurent. Préparation de la première collection sous son nom.
Essayage, Paris 1962.
Pierre Boulat / Association Pierre & Alexandra Boulat

Quarante plus tard, Alexandra Boulat, fille de Pierre, couvre les adieux d'Yves St Laurent.

Adieu d'Yves St Laurent,  VII pour Paris Match, 2003, Alexandra Boulat
Adieu d'Yves St Laurent, VII pour Paris Match, 2003
Alexandra Boulat


Extraordinaire fil d'Ariane entre un père et sa fille, entre deux grands photographes.

Pierre Boulat a travaillé pour les plus grandes revues: Look Magazine, Life Magazine, Paris Match.
Il est l'archétype du photographe de presse de la seconde moitié du vingtième siècle, couvrant différents domaines, guerre, mode, société, avec un regard élégant et classique.
Ces images en N&B sont d'une grande justesse, fortes et simples.

Il photographie avec beaucoup de tendresse les femmes, l'anonyme sosie de Marylin se rendant peut être au travail comme la jeune étoile montante du cinéma français.

American Girl, 1950's. Pierre Boulat.
American Girl, 1950's. Pierre Boulat.


Brigitte Bardot, 1952, Pierre Boulat
Brigitte Bardot, 1952, Pierre Boulat

Pierre Boulat, en une seule photographie, capture l'essence de l'événement historique ou de son sujet, telle sa célèbre image du jeune Cadet de West Point et de son instructeur.

La foule écoute le “Je vous ai compris” du Général De Gaulle - Alger, Mai 1958. Pierre Boulat / Association Pierre & Alexandra Boulat
La foule écoute le “Je vous ai compris” du Général De Gaulle
Alger, Mai 1958.
Pierre Boulat / Association Pierre & Alexandra Boulat


Cadets of West Point ‘Beast Barracks’. USA. First day. May , 1957, Pierre Boulat / Association Pierre & Alexandra Boulat
Cadets de West Point, ‘Beast Barracks’. USA.
Premier Jour. Mai, 1957.
Pierre Boulat / Association Pierre & Alexandra Boulat


Alexandra Boulat a d'abord été peintre durant 10 ans, après les Beaux Arts de Paris.
Et puis, comme les Boulat ont certainement la photographie dans leur patrimoine génétique, elle est devenue photographe à son tour.
Femme, elle est néanmoins photographe de guerre, ce qui est rare, et elle a cofondé l'agence VII.
Par sa formation, sa sensibilité aussi, elle amène dans sa couverture des conflits, une dimension esthétique très personnelle.
Sans édulcorer la rudesse des situations qu'elle capture, elle y instille une beauté qui rend encore plus terrifiante la réalité.

N'y a t il pas un air de Mondrian a cet autocar qui emmène des réfugiés vers un camp ? Et pourtant, ce sont les visages qui restent dans notre esprit.

Transport de kosovars vers un camp de réfugiés. Macédoine, avril 1999. Alexandra Boulat / Association Pierre & Alexandra Boulat
Transport de kosovars vers un camp de réfugiés. Macédoine, avril 1999.
Alexandra Boulat / Association Pierre & Alexandra Boulat

Quelle tension, quel équilibre dans son académie de tir !

Centre d'entraînement au tir à l'académie de police pour femmes à Téhéran. Iran, Novembre 2004. Alexandra Boulat / Association Pierre & Alexandra Boulat.
Centre d'entraînement au tir à l'académie de police pour femmes à Téhéran. Iran, Novembre 2004.
Alexandra Boulat / Association Pierre & Alexandra Boulat.

Plongée dans l'horreur des conflits, elle porte un regard tendre sur ses sœurs, femmes trop souvent victimes de la violence des guerres ou simplement de la société.

Pour échapper à sa belle-mère et à son mari, Shaima s'est immolée par le feu.Hôpital de Hérat, Afghanistan, septembre 2004. Alexandra Boulat / Association Pierre & Alexandra Boulat
Pour échapper à sa belle-mère et à son mari,
Shaima s'est immolée par le feu.
Hôpital de Hérat, Afghanistan, septembre 2004.
Alexandra Boulat / Association Pierre & Alexandra Boulat


Alexandra et Pierre Boulat, deux regards, deux générations.
Un père, une fille, deux formidables photographes, réunis pour les 25 ans de Reporters Sans Frontières, dans un album de la collection "100 Photos pour la liberté de la presse" et dans l'exposition du Petit Palais fin 2010/début 2011.

jeudi 11 août 2011

Des formes...


Les formes sont d'abord capturées par Charlotte Perriand, photographe.
Elle, qui aimait "avoir l'oeil en éventail", photographie, avec une curiosité jamais rassasiée, les formes et textures de notre monde.
Aussi bien la géométrique structure d'une arête de poisson, que les cercles d'âge d'un robinier ou encore la silhouette aéronautique d'une vertèbre.

Arête de poisson, 1933, Charlotte Perriand
Arête de poisson, 1933, Charlotte Perriand

Bûche de robinier, forêt de Fontainebleau, 1933, Charlotte Perriand
Bûche de robinier, forêt de Fontainebleau
1933, Charlotte Perriand

Elle admire le volume d'un galet dans sa perfection minérale, elle savoure l'empilement cadencé de plaques de tôles.
Elle vénère la simplicité des formes, l'élégance de la création naturelle.

Vertèbre de poisson, 1933, Charlotte Perriand / Crédit : ©AChP_ADAGP 2011

Vertèbre de poisson, 1933, Charlotte Perriand
Crédit : ©AChP_ADAGP2011

Grès plage Normandie. Vers 1935, Charlotte Perriand
Grès plage Normandie. Vers 1935, Charlotte Perriand


Les formes sont ensuite créées par Charlotte Perriand, architecte.
Nourries de ces visions, ses créations consacrent la matière brute et la géométrie dépouillée.
Ne s'agit il pas de retrouver, à travers des objets manufacturés, un peu de cet "Art Brut", comme l'artiste appelle la création naturelle qui lui procure les galets, os et autres arbres qu'elle photographie ?

Une simple "tranche" de bois devient une table basse.

Table Basse, 1984.Collection Musée des Arts décoratifs,©Archives Charlotte Perriand/ADAGP, Paris 2011
Table Basse, 1984.Collection Musée des Arts décoratifs
©Archives Charlotte Perriand/ADAGP, Paris 2011

Une cage thoracique de tubes métalliques emprisonne des coussins, pour se métamorphoser en un confortable et cubique fauteuil.

Fauteuil LC2, 1928, Pierre Jeanneret, Le Corbusier, Charlotte Perriand
Fauteuil LC2, 1928
Pierre Jeanneret, Le Corbusier, Charlotte Perriand

Quand Charlotte Perriand associe à des planches de bois brut, de simples U en aluminium, elle conçoit une bibliothèque d'une grande sobriété.

Charlotte Perriand, Bibliothèque, 1956
Bibliothèque, 1956, Charlotte Perriand

Enfin, toujours avec le respect de la matière, une table se métamorphose en un élégant éventail

Table Eventail, 1972, Charlotte Perriand
Table Eventail, 1972, Charlotte Perriand


Cette passion des formes, le dialogue fécond entre la photographie et le design, l'exposition proposée par le Petit Palais, "Charlotte Perriand, 1903-1999, de la photographie au design" permet de découvrir et d'en apprécier toute la richesse.

Dans le Hall Jacqueau, les photographies et objets, regroupés en 4 thèmes - "Une démarche constructive", "L’objet trouvé dans la nature. L’art brut", "La montagne" et "L’arbre et la terre", éclairent le travail et la personnalité de cette femme engagée.

Son engagement social, sa volonté de proposer des réponses aux problèmes de son époque (comme la crise de 1929) sont matérialisés, en rez de jardin, par ses photomontages, abordant l'insalubrité de nombreux quartiers de Paris ou illustrant la politique agricole du Front Populaire.

La Grande Misère de Paris, 1936, Charlotte Perriand
La Grande Misère de Paris, 1936, Charlotte Perriand


Pavillon du ministère de l’Agriculture, 1937, Charlotte Perriand et Fernand Léger
Pavillon du ministère de l’Agriculture, 1937
Charlotte Perriand et Fernand Léger


Enfin, disséminées dans le rez de jardin et le rez de chaussée du Petit palais, d'autres créations de cette artiste majeure du 20e siècle entrent en résonnance avec les collections permanentes.



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